Les rencontres avec des écrivains sont toujours un moment de partage et sont très appréciées. C’est ce à quoi ont assisté les 1ères HLP du lycée Leclerc ce lundi 13 mai 2024 au CDI. Ils ont pu y rencontrer l’auteur Michel Hutt, dont ils avaient déjà lu le livre « Atomic Bretzel ».
Michel Hutt est un écrivain jeunesse depuis 10 ans, il écrit de la littérature jeunesse et des romans, mais son premier métier fût instituteur en maternelle et en école primaire, métier qu’il a exercé pendant 27 ans avant de trouver sa voie. Aujourd’hui il écrit parce qu’il « ne peut pas faire autrement ». Cette passion est devenue une manie qu’il contente avec joie, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. La filière du livre n’est cependant pas un chemin facile, notamment pour trouver des éditeurs. Michel Hutt nous a confié avoir écrit 21 romans, mais qu’uniquement 9 d’entre eux ont été publiés. D’ailleurs, son premier roman fût écrit en 1991, mais seulement publié en 2013. De plus, vivre pleinement de son métier n’est actuellement pas possible pour beaucoup d’écrivains, ce que semble s’épargner M. Hutt en unissant ses revenus avec ceux de sa conjointe. En effet, les droits d’auteurs, qui constituent 5 à 10% du prix hors taxes d’un livre, ne sont pas suffisants. C’est pourquoi la plupart des auteurs y associent les rémunérations de dédicaces, de rencontres ou d’animations.
Michel Hutt est un auteur engagé dans l’écologie et adepte de la doctrine localiste, il essaye de limiter le nombre de pages de ses romans pour en réduire l’impact écologique, et s’assure que l’encre qui est utilisée pour imprimer ses livres soit label vert. L’écologie fait d’ailleurs partie de ses thèmes de prédilections, avec le nucléaire et l’ancrage culturel et local, intégrés dans plusieurs de ses romans, dont « Atomic Bretzel ». Ainsi, l’auteur à travers son livre nous fait part de sa « représentation du monde ». Il y décrit les enjeux écologiques préoccupants à ses yeux et qui menacent le monde. Pour ce fait, il se considère comme militant, et son style de vie très simple, cohérent avec sa vision des enjeux de notre société, prouve sa détermination à vouloir faire changer les choses. Il s’est d’ailleurs mis à écrire des romans policiers, qu’il n’appréciait pas particulièrement, pour toucher un public plus large après qu’un éditeur lui ait soumis l’idée avec la promesse que son livre sera édité.
L’inspiration que Michel Hutt trouve pour ses personnages lui vient des gens autour de lui. Par exemple, le personnage du paranoïaque, complotiste, qui vit dans la forêt, éloigné de tout et de tout le monde, est transposé directement d’un ami à lui qui vit réellement comme cela, à quelques détails près. De plus, tous les personnages des livres ont une part de l’auteur en eux, c’est pourquoi M. Hutt s’identifie facilement au capitaine Schneckenbein mais également au lieutenant Kim Glickel. Ainsi, le pouvoir de créer des personnages, de leur inventer une vie et des émotions apparente l’auteur, selon Michel Hutt, à un Dieu. Les noms de famille des personnages sont des mots alsaciens qui communiquent une information sur leur caractère au lecteur, ce qui donne de petites indications sur qui est louche et qui est aimable. Par ailleurs, presque tous les noms de ses personnages comportent un « k ». Cela est dû au fait que l’auteur voulait remporter le record de l’œuvre littéraire avec le plus de « k », mais également au fait que l’alsacien contient des sonorités qui utilisent beaucoup cette lettre. Cette idée lui est venue durant la pandémie de Covid-19 lorsque le mot « cas » était un terme très récurent sur les chaînes d’information. Nous avons également échangé sur l’intelligence artificielle avec Michel Hutt, et celui-ci a un avis partagé. D’un côté, c’est quelque chose d’effrayant et de menaçant qui fait partie de la réalité et avec quoi il faudra composer. D’un autre côté, on peut l’utiliser pour la documentation, pour corriger les fautes ou pour pallier le manque d’inspiration.
Ainsi se conclut la rencontre enrichissante avec l’écrivain Michel Hutt qui nous a beaucoup apporté en renforçant nos connaissances littéraires au travers de pertinentes discussions en lien avec la séquence étudiée des « représentations du monde ». Cette expérience est à renouveler !
Article rédigé par WEIBEL Lou-Anne 1G1; MARTIN—BARBE Orion 1G2; HOFFARTH Jérémy 1G1; FISCHER Adèle 1G1; KLEIN Daphnée 1G1; DUVAL Camille 1G1
